C’est décidé, je pars ! Tout l’Univers conspire à la réalisation de ce souhait : jours de vacances, disponibilité, réservation du refuge fluide, covoiturage ok et personne de disponible pour partir avec moi. Cela fait plusieurs années que je souhaite partir en solo pour randonner ou voyager mais c’est là, c’est maintenant, je sens au plus profond de moi que la Vie m’offre cette opportunité de mini-aventure en solo sur un plateau. Alors, en avant pour trois jours de randonnée autour du refuge de la Blanche à Saint-Véran, dans le Queyras ! Je suis toute excitée comme un enfant le jour de Noël ! 😁

randonnées refuge de la blanche à saint-véran queyras
La vie m’a dit : « ose-moi » !

J1 – Étape 1 : Randonnée de Saint-Véran au Refuge de la Blanche

Infos pratiques : 8,4km | +500m | -0m | 2h40 (les temps donnés sont indicatifs et dépendent de votre rythme de marche…)

Départ ce matin en voiture de Saint-Cyr-sur-Mer, à 8h et sous la flotte. À bord, Hélène, ma covoitureuse, et sa fille de 4 mois (sage comme une image).  Après 3h de route et de discussions sous la pluie, je les dépose à Guillestre où la neige commence à tomber et la route à être encombrée. ❄

J’entre dans les Gorges du Guil (toujours en voiture) et le paysage est magnifique : il neige à gros flocons et les parois des gorges sont parées de blanc. Les arbres croulent sous le poids de ce manteau hivernal et la moindre petite branchette est coiffée d’un chapeau blanc. 😍

randonnée saint-véran

Je ne peux que moyennement admirer cette beauté car je suis concentrée sur la route, sur mon allure et les ornières exemptées de neige où positionner mes pneus. J’avance au fond de la vallée avec pour mantra la phrase de mon père concernant les routes enneigées : « Tant que tu peux avancer, ne t’arrête pas. » Les panneaux d’informations annoncent que les équipements sont obligatoires pour accéder à Saint-Véran, mais finalement (en priant un peu) j’arrive jusqu’au parking du village sans les chaînes (vive la pensée positive) ! 🙏

Pique-nique rapide dans la voiture : la moitié de mon taboulé et une pomme. Puis je m’équipe : legging de rando supplémentaire par dessus ma sous-couche, paire de chaussettes de ski en laine mérinos par dessus ma paire de chaussettes classiques, bonnet, gants, chaussures de randonnée, installation des raquettes sur le haut du sac et mise en place de la housse de protection imperméable (car il neige toujours à gros flocons). ☃

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Après avoir enfilé le sac sur mon dos, je décide de l’alléger un peu en vidant le thermos d’eau chaude (l’infusion attendra le refuge) et la moitié de ma gourde (1/2L me suffira avec cette température). 👌

12h pile : C’est parti pour l’aventure ! Je démarre sur le chemin enneigé et après seulement 5 minutes de marche, je me casse la figure majestueusement sur une énorme plaque de verglas bien camouflée sous 10cm de neige fraîche. Une première chute, je me relève tant bien que mal et malgré mes pas précautionneux pour traverser la plaque, je m’étale de nouveau de tout mon long. 😂

La 2ème chute est la bonne : je me redresse avec une douleur aiguë à la main gauche. Il me suffit de lever mon gant pour voir déjà apparaître un bel hématome et un gonflement entre l’articulation de l’auriculaire et de l’annulaire (fracture, fêlure, simple choc ? On verra bien…).

randonnées refuge de la blanche queyras
Un bien bel hématome pour cette première journée !

Plusieurs pauses sont nécessaires les 20 premières minutes pour ajuster ma tenue à la température et trouver mon rythme respiratoire. Il faut dire que ce matin à 8h, j’étais au niveau de la mer (0m) et je suis maintenant à plus de 2000m d’altitude. Mon corps cherche à s’ajuster. 🤨

Une fois le souffle trouvé, j’avance sur la piste tranquillement et je savoure le fait d’être ici. Je suis partagée entre l’excitation, la peur (marcher seule dans la montagne par temps de neige et avec le brouillard qui arrive…) et une grande fierté de sortir hors de ma zone de confort. Les petites herbes folles sont recouvertes de neige et de givre, c’est magnifique ! 🤩

randonnées refuge de la blanche à saint-véran queyras
Le brouillard fait doucement son apparition… 😏

Au fur et à mesure que je monte, les gros flocons molletonneux qui se déposaient gentiment sur les manches de ma doudoune se transforment en petits bouts de glace givrés qui cinglent le visage. C’est beaucoup moins agréable. Je sors ma visière et rabats ma capuche pour affronter les rafales de vent qui sont aussi de la partie. Encore un dernier raidillon et j’arrive à la Chapelle de Clausis.

randonnée en raquettes queyras
Mike Horn dans le Queyras ! 😂

À partir de là, les raquettes sont nécessaires, la quantité de neige sur le chemin devient trop importante et il n’est plus pratiqué comme la portion que je viens de réaliser. D’ailleurs, toutes les personnes que j’ai croisées vont dans le sens inverse, est-ce un signe ? 😅 Je comptais faire une pause « barre énergétique » à la chapelle mais vu le vent et cet espèce de grésil, je me ravise, le temps est peu propice à un arrêt.

Je croise un dernier marcheur, le brouillard s’est nettement intensifié et je commence un peu à avoir peur : « Et si je perds le chemin ? ». Je sens que tous les éléments commencent à s’accumuler : le poids du sac (9kg), les raquettes aux pieds, la poudreuse, les conditions météorologiques (vent, brouillard, grésil, froid…), la tenue épaisse et encombrante, et de surcroît le froid me provoque des douleurs au niveau du psoas ! 😱

refuge de la blanche à saint-véran queyras

Cela fait 2h que je marche et là, à l’instant présent, je ne vois plus rien à cause du brouillard. Je ne vois plus le chemin, je ne sais plus si je pose mon pied sur du plat ou sur une pente, sur de la neige tassée ou de la poudreuse, le sol se confond au ciel, ma vision s’arrête à moins d’1 mètre. 👀

Mon esprit commence un peu à s’emballer et à imaginer des scénarios catastrophes. Je me ressaisis : je replace ma conscience au niveau du cœur et me reconnecte à ma foi : « tout va bien ». En regardant le néant devant moi avec un œil confiant, j’aperçois tout à coup furtivement deux skieurs de randonnée à ma gauche et en contre-bas. Je me décale alors vers leur passage pour éventuellement suivre leurs traces de ski (qui doivent logiquement remonter jusqu’au refuge). 🤔

Après quelques mètres, j’entrevois l’objet de mon salut : un pilier de repérage ! Ceux gentiment plantés dans la neige à l’arrivée de l’hiver pour repérer le chemin en tant de brouillard comme aujourd’hui. Je souffle un coup et me focalise désormais uniquement sur ces poteaux l’un après l’autre. Chaque pilier est ma ligne de vie dans ce blanc total. 🙌

randonnées refuge de la blanche à saint-véran queyras (3)b
Photographie du néant… Mais où est le pilier ? (réponse photo suivante)
brouillard queyras
Oui oui c’est la même photo (remontez pour voir) ! Chercher les piliers en plein brouillard, c’est un peu comme chercher Charlie…

Sans repères visuels, je marche un peu en titubant. Mon cœur s’est calmé et le singe du mental dans mon esprit aussi. Je marche désormais le regard relié à ces baguettes au milieu du chaos. 40 minutes plus tard : la délivrance ! Le toit du refuge de la Blanche m’apparaît à quelques dizaines de mètres ! Je souris toute seule, tellement heureuse de voir le point de mon arrivée dans mon champ de vision. 😁

Je prends alors le temps de parcourir la distance qui nous sépare, rassurée de n’être pas perdue au milieu de la montagne, de la tempête et du froid. Chaque pas est un effort à cause de la douleur inguinale qui m’handicape, mais la perspective de finir mon pique-nique au chaud efface tout ça. Je sors la langue de ma bouche pour avaler quelques flocons givrés, je profite des derniers mètres pour savourer cette épreuve et laisser la peur faire place à la fierté. 💪

refuge de la blanche hiver queyras
Heureusement que le panneau est là… Fallait pas compter sur la vue. 😅

Mon objectif avec ces trois jours de randonnée autour du refuge de la Blanche à Saint-Véran était de sortir de ma zone de confort en randonnant seule, mais je n’avais pas imaginé le faire dans le froid, la tempête de neige, le brouillard et donc la possibilité de se perdre sur un chemin que je connais pourtant déjà… (À LIRE : 18 jours sur la Grande Traversée des Alpes)

Le vent avait créé des ornières de glace et de neige qui changeaient les reliefs du paysage, le brouillard avait ôté tout repère aérien et au sol, le froid avait attaqué mes tendons, les conditions n’étaient clairement pas propices à la randonnée, mais elles l’étaient pour se dépasser ! Merci la Vie ! 🙏

14h40 : j’arrive donc au refuge de la Blanche, je m’installe au lit qu’on m’affecte, je prends ma douche, je finis mon taboulé, mange quelques oléagineux et une barre de céréales, puis me pose pour écrire. ✍️

stalactites chalets queyras

Réflexion…

L’aventure en solo c’est retourner à la rencontre de la Vie. C’est réfléchir avec précaution à chaque endroit où on pose le pied, parce qu’on sait que personne ne sera là pour nous relever ou appeler les secours. Chaque choix est soumis à l’adrénaline d’un coup de poker, on est tout seul avec son jeu de cartes. Est-ce le bon chemin ? À droite ou à gauche ? Je fais 1/2 tour ou je continue ? Chaque décision impacte la suite de l’aventure d’une manière ou d’une autre. On se (re)responsabilise.

L’aventure en solo ne se défait jamais non plus d’un mélange de peur et de fierté. On signe pour partir à la rencontre de la palette des émotions qui hantent le creux de notre for intérieur (dans toute leur intensité), à la rencontre des autres et de l’inconnu, à la rencontre des paysages et des contrées plus ou moins lointaines, à la rencontre de Soi, de ses limites, de ses peurs, de ses ressources insoupçonnables et de ses forces. L’aventure en solo ouvre les portes de l’intérieur de soi, abat les barrières et laisse le flot de la Vie inonder notre âme. Plus qu’une rencontre avec la Vie, c’est une rencontre avec soi…

Après une petite sieste bien au chaud dans mon duvet et sous 2 couettes, l’heure du repas arrive. Au menu ce soir : soupe de pois cassés, salade de crudités et graines, pâtes aux morilles et aux noix, fromage local et brownie au chocolat. Tout est maison et excellent. 😋

Je suis à table avec un jeune couple suisse très sympa. Nous parlons pendant tout le repas des différentes choses que nous aimons pratiquer : ski de randonnée, trek, raquettes, bivouac, et de nos envies communes de voyages en autonomie à vélo, de micro-aventures à deux pas de chez soi, de voyages en solo au féminin… Si la vie est un hasard, cette rencontre est rudement bien choisie. 😉

Mais il n’y a pas de hasard. Chaque personne sur mon chemin, aussi brève est la rencontre, fait partie du plan. Tout a un sens : celui de me mener au plus près de mon âme. 😁 Ma gratitude pour cette journée est aussi grande que ma foi en la Vie. Note à moi-même : Ne jamais oublier, en toutes circonstances, de protéger précieusement la flamme de la foi, pour se réchauffer et s’éclairer en temps de doute ! 🔥

Citation de cette 1ère journée (retrouvée « par hasard » sur la dernière page de mon carnet…) :
« Car le vrai bonheur nécessite un minimum de solitude, afin de se trouver soi-même, de rencontrer l’être qui est en nous, celui que rien ni personne n’a modelé, celui qui se souvient d’où il vient et qui il est réellement. »
(Christian Signol – Les vrais bonheurs)

J2 – Étape 2 : Lacs du Blanchet depuis le Refuge de la Blanche (en aller-retour)

Infos pratiques : 3,5km | +350m | -350m | 1h40

Très mauvaise nuit : la température et le confort de la literie étaient parfaits mais je me suis réveillée de nombreuses fois, mon sommeil était agité et léger, ce qui est très rare de moi car je dors comme un bébé peu importe où je me trouve (était-ce l’arrivée de la pleine lune ? 🤔).

Une fois le petit-déjeuner savouré (yaourt local, muesli et thé), je prépare doucement mes affaires. Aujourd’hui, mon seul programme est de monter aux lacs Blanchet (lac Blanchet inférieur et lac Blanchet supérieur), à environ 1h du refuge de la Blanche et de revenir. Je ne me presse donc pas trop. ✌️

randonnée au lac de la blanche saint-véran queyras
Le jour se lève sur le Refuge de la Blanche.

Je dis aurevoir au couple suisse avec qui j’ai partagé le repas hier soir, la chambre cette nuit et le petit-déjeuner ce matin. Eux, se dirigent vers le Pic du Caramantran aujourd’hui, puis vers le Mont Thabor dans les jours qui arrivent, moi je reste dans cet écrin de blancheur au pied de la Tête des Toillies. 😍

À 9h30, je prends le départ. J’attendais en fait malicieusement que les groupes de skieurs de randonnée partent, en espérant secrètement que l’un d’eux monte vers les lacs Blanchet et me fasse un joli tracé pour y monter à mon tour. C’est le cas ! Une belle trace se dessine dans la blancheur immaculée du vallon qui monte aux lacs. Sans ces traces, je m’enfoncerais jusqu’aux genoux à chaque pas, même malgré les raquettes. ✌️

refuge de la blanche saint-véran en hiver

refuge de la blanche saint-véran en hiver

Je file donc précautionneusement dans leurs pas. Les lignes sont plus fines que la mienne et je place chaque raquette l’une devant l’autre (en mode défilé de miss 😅). Quelques ratés dans ma démarche me font m’enfoncer de 60cm dans la poudreuse, mais sans conséquence. Je monte doucement car la douleur d’hier dans chaque aine est revenue de plus belle. 😉

queyras en hiver
Le soleil n’est pas encore levé sur toute la vallée.
randonnée en solo en tant que femme
Début de la montée & refuge en arrière-plan (à gauche de mon front)
refuge de la blanche en hiver sous la neige
Je m’éloigne progressivement du refuge (en tout petit, au milieu de la photo).
randonnée raquettes saint-véran queyras
Objectif : Suivre la trace des skieurs de randonnée !

Je fais quelques pauses dans les virages de ces beaux « Z » tracés par mes prédécesseurs. À quelques endroits, le réseau téléphonique revient et j’entends mon téléphone retentir à la réception des messages. Agression inattendue dans cet havre de tranquillité. 1h après mon départ, j’arrive au lac Blanchet inférieur. Tout est blanc et je ne saurais dire où se trouve littéralement les contours du lac. 😂

randonnéelac blanchet saint-véran queyras

Si je m’abstiens de regarder la trace des skieurs qui continue à monter vers le col, je pourrais me croire seule au milieu d’un massif montagneux à plusieurs kilomètres de la moindre civilisation. Pas un bruit, pas une seule trace de la vie humaine : quel bonheur ! Je fais quelques photos puis reprends volontiers le chemin de la descente en direction du refuge de la Blanche. 🏠

parc naturel régional du queyras hiver neige

randonnée raquettes queyras saint-véran

Objectif de cette fin de matinée : pique-niquer au soleil sur la terrasse du refuge de la Blanche ! Car aujourd’hui, le ciel est bleu azur et le soleil brille de toutes ses forces. Sur le chemin du retour, j’admire la splendeur du soleil qui passe timidement au-dessus de la Tête des Toillies et dépose délicatement ses rayons sur les étendues enneigées qui se mettent alors instantanément à scintiller. J’adore cette magie de la neige !

randonnée raquettes queyras saint-véran

refuge et lac de la blanche saint-véran hiver
On voit un peu le scintillement sur le bas de la photo. 🙏

11h10 : Je suis de retour au refuge, je pose mes affaires et prépare tranquillement mon pique-nique. À midi, je profite du soleil et de l’exposition abritée de la terrasse pour savourer mon délicieux casse-croûte : une soupe en sachet, une galette lentilles-sarrasin (steak végétarien sous-vide) et une pomme. C’est fou comme chaque pique-nique a l’effet sur moi d’un repas gastronomique. En condition inhospitalière, le moindre repas devient une récompense, un savoureux réconfort, un mets délicieux. 😋

idée pique-nique sain randonnée
Et une petite soupe chaude carotte-cumin les pieds dans la neige !
randonnées refuge de la blanche à saint-véran queyras (31)
Sans la soupe, la vue n’est pas mal non plus. 😉

Je m’allonge sur un banc pour profiter du soleil, puis décide de commander et savourer une tarte aux myrtilles* du refuge tout en faisant mes mots-fléchés : le bonheur ne tient pas à grand chose. Sylvain Tesson confirme ma pensée de l’instant : « Dans la vie, il faut 3 ingrédients : du soleil, un belvédère, et dans les jambes le souvenir lactique de l’effort. »

*La tarte aux myrtilles n’a pas eu une durée de vie assez longue pour être prise en photo. 😂

tête des toillies queyras hiver neige
Voilà mon belvédère…

Après une bonne pause au soleil et une recharge en vitamine D, je rentre à l’intérieur du refuge car il commence à faire frais. Je lis jusqu’à ce que le gardien réouvre l’accès aux douches et après une toilette de chats, hop, je file dans mon duvet pour un petit temps de repos entre exercices de respiration, méditation et vagabondage de l’esprit. Le pur bonheur (encore) : simplement ne rien faire, être. Être là dans l’instant présent, au chaud dans un refuge à 2500m d’altitude, entouré de plus d’1m de neige de toute part et sous deux couettes aux motifs de flocons et de chamois. Que demande le peuple ? ❄

Éloignée de toute civilisation, sans réseau, au beau milieu des montagnes, c’est là que je me régénère. Je vis toute l’année à moins de 3 minutes à pied de la mer mais c’est au creux des sommets et des alpages que je me sens libre de tout, inatteignable, inarrêtable. La nature est mon pays, les espaces sauvages ma maison.

refuge de la blanche à saint-véran hiver neige

À 17h, je sors de mon cocon pour aller boire une infusion du Queyras (production locale Le Plantivore👍) et lire mon livre dans la salle commune. Au bout d’1h et beaucoup de difficulté à me concentrer à cause du bruit (HPI bonjour), je retourne dans mon fourreau continuer ma lecture. Ça fait plus de 10 fois que je lis ce livre (« Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? »), mais je l’aime toujours autant. Chaque relecture s’accompagne de nouvelles prises de conscience. Christiane Singer est l’une de mes véritables révélations littéraires dans ma vie. 🙂

Ce soir, je suis à table avec Julie et Bruno, deux profs marseillais d’une quarantaine d’années. Ils sont amis et sont venus ici pour profiter de la montagne. On parle, on rit. Cela m’étonne toujours de voir à quel point on peut se sentir complice, relié, amical avec des gens rencontrés il y a moins de vingt minutes…

Comme il n’y a pas de hasard ce soir non plus (eh non, le hasard ne frappe pas à la porte de la vie, tout est synchronicité), il se trouve que Julie habite à 5 minutes de chez ma mère (où je donne des cours de yoga) et qu’elle cherche à reprendre le yoga. Coïncidence ? Je ne crois pas. 😅

Au menu ce soir (passion repas activée) : soupe d’épinards, salade de crudités & graines, risotto de petit épeautre au butternut et aux noisettes (le petit épeautre est cultivé par l’oncle de Cyril, le gardien du refuge), fromage local et pana cotta caramel au crumble de chocolat et pointe de fleur de sel. Tout est excellent (comme d’habitude) et local. 👍

Moi qui ne suis pas sucré, je me régale du dessert. Encore quelques échanges viennent ponctuer cette fin de repas, puis au lit ! Un peu de lecture à la lampe frontale bien au chaud dans le duvet pour terminer cette belle journée et je m’abandonne à Morphée. 😴

Citation de cette 2ème journée :
« Au cours de ces journées là-haut, je me consacre à la pure réjouissance d’être. […] Ne nuire à rien, ne subir le diktat de personne, ne désirer pas plus que ce que l’on éprouve et savoir que la nature ne nous rejette pas. »
(Sylvain Tesson – Dans les forêts de Sibérie)

J3 – Étape 3 : Du Refuge de la Blanche à Saint-Véran

Infos pratiques : 8,4km | +0m | -500m | 1h40

Ce matin, réveil en douceur un peu avant 7h00. Je traîne dans le duvet car le petit-déjeuner n’est servi qu’à partir de 7h30. Dix minutes avant, je range silencieusement mes affaires du haut de ma mezzanine où j’ai logé deux jours durant. Je m’habille, roule mon duvet et descends silencieusement car Julie et Bruno (avec qui je partage aussi la chambre) dorment encore. 🤫

Petit-déjeuner avalé, thermos rempli, dents brossés, ce matin je suis d’humeur fonceuse, telle une fusée prête à attaquer sa journée. Bouclage du sac à dos, règlement du séjour, et hop, à 8h10, me voilà dehors, raquettes aux pieds, bonnet vissé sur la tête et mains emmitouflées. Direction Saint-Véran pour clôturer ces trois jours de randonnées autour du refuge de la Blanche dans les magnifiques décors du Queyras. 🗻

randonnée lac refuge de la blanche à saint-véran
8h10 : C’est parti !
randonnée lac refuge de la blanche à saint-véran
La nature dort encore…

Le soleil n’est pas encore levé et je passe devant des militaires qui ont dormi en dessous du refuge cette nuit (dans des tentes) et sont en train de lever le camp. Certains sautillent sur place pour se réchauffer, je me dis que je suis bien contente d’avoir dormi au chaud. Je m’extasie devant les montagnes et les sommets sur lesquels les premiers rayons du soleil viennent se percher. Chaque regard est sujet à un émerveillement. 😍

refuge de la blanche saint-véran

randonnées refuge de la blanche à saint-véran queyras

randonnées refuge de la blanche à saint-véran queyras

randonnées refuge de la blanche à saint-véran queyras (47)

Je ne peux que sourire et sautiller intérieurement de joie (sautiller en raquettes s’avère difficile 😅). Au bout de quelques mètres, je les range d’ailleurs sur le haut du sac car la piste a été damée cette nuit et j’avance plus rapidement sans ! J’atteins la Chapelle de Clausis (celle croisée à l’aller) en même temps que le soleil et je trouve enfin un poteau où déposer mon appareil photo pour mettre le retardateur. Coup de chance : le soleil décide de sortir derrière la montagne pile au même moment ! 📸

randonnées refuge de la blanche à saint-véran queyras
La Vie est un miroir : si tu lui souris, elle te sourit aussi ! 😊

randonnée chapelle de clausis en hiver

randonnée chapelle de clausis en hiver
Le soleil se lève timidement sur la Chapelle de Clausis.

Tout le reste de la descente se fait de façon fluide : le soleil brille, il fait bon, j’observe les traces de lièvre et d’autres animaux dans la neige. Je me délecte d’être ici, de cette magnifique nature qui s’offre à moi et de tous les bienfaits de cette aventure en solo. 🥰 À l’arrivée, même la demi-heure à déneiger et dégivrer ma voiture, et la pose/dépose des chaînes pour sortir de Saint-Véran n’ont pas altéré cette parenthèse enchantée. 💙

traces de lièvre dans la neige
Lièvre…
traces de chevreuil dans la neige
Chevreuil ou chamois…
traces de loup dans la neige
Chien, renard ou loup…
saint-véran hiver neige
Vue sur Saint-Véran sur le chemin du retour.

De la peur, c’est sûr il y en a eu, mais de l’émerveillement, de la joie, de l’excitation, de la fierté et de la gratitude, il y en a eu aussi beaucoup. Seule, tout est plus intense. Ton attention sur tout ce qui t’entoure n’est jamais altérée par l’autre. Chaque instant est donc plus intense : l’environnement autour de toi, les gens que tu rencontres, les quelques mots échangés, le pique-nique savouré. La Vie est plus intense. 

L’aventure en solo c’est ouvrir les portes aux possibles, c’est annoncer à la Vie, à l’Univers : « J’ose! ».

C’est transformer les barrières de la peur en un promontoire qui te permets de sauter plus loin, plus haut, plus fort. Quand tu sais que tu es relié au Tout, tu peux être heureux seul.

Quand tu es heureux seul, chaque jour est une fête, chaque instant une célébration, chaque rencontre avec l’autre une cerise sur le gâteau. Mais le gâteau, c’est TOI ! 💖

Citation du 3ème jour :
« La pire des solitudes, ce n’est pas d’être seul, c’est de s’ennuyer en sa propre compagnie. » 
(Jacques Salomé)

randonnée queyras hiver raquettes

Clap de fin : retour direction le Var avec titine encore toute enneigée sur le toit.

blog randonnée les petits plaisirs de la vie

Caroline Savoldelli
Naturopathe ~ Thérapeute ~ Prof. de Yoga ~ Auteure
Organisatrice & Animatrice de Séjours Bien-être (mais pas que!)
Saint-Cyr-sur-Mer

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